Comment arrêter de procrastiner en trois minutes (et pour toujours) ?

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By Mathieu

Cher.e lecteur.trice, je vais t’éviter le suspens.

Apprendre à arrêter de procrastiner en trois minutes et pour toujours, juste en ayant lu cet article, c’est juste impossible.

L’être humain est un peu plus riche et un peu plus complexe que ça…

Alors qui que tu sois, lecteur.trice, je te demande pardon, parce que je t’ai volontairement tendu ce piège qui fleurait bon la solution miracle en management de soi-même. Dans le digital, on appelle ça un titre “putaclic” > une solution qui paraît tellement incroyable, qu’il en devient irrésistible de cliquer 😉

Ce qui est dingue quand même, c’est que j’ai lu récemment et pour de vrai, un article ayant ce titre dans un journal-business américain censé être très sérieux. Non mais franchement…

Alors revenons sur Terre. Pour arrêter de procrastiner, ce qui représente un vrai dossier de coaching à part entière, la base du boulot se résume en un mot : COMPRENDRE.

Qu’est-ce que la procrastination ?

Selon la définition du Petit Larousse, la procrastination est « une tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain ».

Euh…pathologique, pas toujours, mais en tous cas une tendance à la procrastination peut temporairement, ou de façon chronique, te causer au moins de l’inconfort au travail , comme dans ta vie personnelle.

Nous parlerons ici de la procrastination comme d’une « tendance à », et pas forcément comme une pathologie qui te met les huissiers sur le dos parce que tu as repoussé à demain le moment de payer tes factures, jusqu’au point de non-retour…

Je préfère la définition de la procrastination donnée par Wikipédia : “La procrastination est une tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions. Le [procrastinateur] n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.

LA PEUR : première cause de procrastination

On peut procrastiner, remettre au lendemain ou même au surlendemain, (ou à une date indéterminée, d’ailleurs) une tâche avec laquelle un bout de nous-mêmes ne se sent pas à l’aise, potentiellement pour plusieurs raisons : Chose pas vraiment urgentepeur du changement, peur de mal la faire, ou peur de l’échec, carrément.

Quelque chose en nous peut aussi penser que cette action va nous causer de la peine (de la peine, dans le sens de « difficulté », pas forcément de la « peine-tristesse »).

Bref, la procrastination est souvent liée à une PEUR (bouh !)

Pourtant, la peur est une bonne chose.

C’est l’émotion qui est capable d’inhiber notre pensée en un instant, pour nous permettre de fuir le danger ou de le combattre avec plus de force.

Le coaching professionnel peut aider à en finir avec la procrastination, en bossant sur cette notion de PEUR par des mises en situation, des expérimentations diverses et variées, des auto-défis, de la réflexion bien sûr, etc. L’idée est donc de clarifier et de penser à voix haute, ce qui se passe pour nous autour de cette émotion et dans ce cas précis, pour la comprendre, la vérifier, et de savoir ainsi si cette peur vaut vraiment  la peine de nous créer tout cet inconfort et ces tracas…

En gros, on va la chatouiller pour voir ce qu’elle a dans le ventre, ou si c’est juste une idée qu’on s’en fait et qui nous plombe, à tort.

Bref, tout un programme (et qui ne dure donc pas trois minutes, vous le comprendrez-bien ;))

Que peut-on procrastiner ?

On peut procrastiner un peu tout, en fait. Chacun a ses procrastinations « préférées ».

Pour ma part, ma procrastination préférée, et qui m’a plombée assez longtemps, était plutôt du champ personnel. C’était de « remettre ma potentielle perte de poids à plus tard ». Alors bien sûr, en tant que bonne professionnelle de l’accompagnement, je me suis faite accompagner moi-même pour ce “problème”-ci.

Par contre, je l’ai fait en changeant radicalement de méthode et de rapport à mon ex-problème, qui n’en est plus un aujourd’hui. Je vais m’expliquer.

Procrastiner par peur de la douleur

On se dit tout ? Alors la première raison de ma procrastination chronique de la perte de poids, c’est justement que j’ai une sainte horreur des régimes, auxquelles j’étais habituée depuis la classe de 6ème,  au moins, ayant toujours été “costaud”.

La privation qu’ils impliquent me stressait, j’avais peur de manquer, peur d’avoir faim, ce qui m’était physiquement désagréable, et inconcevable à tenir sur une longue période.

Procrastiner une vraie rééducation alimentaire était donc bel et bien, pour moi lié à des peurs.

Procrastiner par peur de perdre son identité

La seconde raison de cette procrastination chronique a toujours été mon amour de la convivialité, du partage et de la joie qu’un bon repas avec les gens que l’on aime puisse procurer.Le réconfort joyeux et doux du sucre en cas de stress. Bref, mon habitude de la “bouffe émotionnelle”.

Mon identité est profondément épicurienne, et la fonction « manger joyeusement et dans le plaisir » est l’un des piliers de ma vie.

En plus j’adore cuisiner, pâtisser, et faire plaisir.

Il y a toujours du monde à manger à la maison, et j’ai toujours connu la Table comme ça.

Être au régime et dans la privation n’est donc pas du tout OK avec ce que je suis intrinsèquement, avec mon identité. Donc forcément, ça ne pouvait pas marcher…

Et à force de régime sous la forme de coups d’épée dans l’eau qui revenaient tous les lundis, mon estime de soi en prenait un coup. Alors à un moment donné j’ai dit stop.

Procrastiner parce que les objectifs que l’on se fixe ne sont pas les bons

Et dernière raison de ma procrastination chronique…et non des moindres : C’est que je me sens, en réalité, plutôt bien dans mes baskets comme je suis, avec mes défauts physiques.

L’envie de perdre du poids ne m’appartenait donc pas vraiment, mais était plutôt quelque chose de l’ordre du conformisme social.

Une fois cela compris, intégré, et la hache de guerre enterrée, cette tâche, ou cet ensemble de tâches liées à la perte de poids n’est plus ni important, ni urgent.

Passer de bons moments à table est prioritaire, là tout de suite.

Et voilà : procrastination comprise = procrastination qui n’est plus un problème ! (oui enfin bon ça m’a pris le temps quand même, hein 😉 ).

Ici, je t’explique ma manière d’avoir réglé le problème. J’ai simplement assoupli mon rapport à cette procrastination en en comprenant les causes.

Du coup, elle n’avait plus de sens. Attention, cette manière ne sera peut-être pas la tienne. Il n’y a pas de solution miracle, mais que du travail de fond. Et chaque cas est unique.

Et toi, que procrastines-tu volontiers ?

Mathieu