Être mère vous a transformée.
C’est vrai, que devenir et grandir en tant que maman, c’est particulier. Il y a ces événements qui nous font prendre du recul, par rapport à notre vie professionnelle : La grossesse, le congé de maternité. Congé parental parfois, puis l’entrée des enfants à l’école. Leur départ du foyer en tant que jeunes adultes, etc.
Le quotidien est juste un tourbillon de trucs à faire et de temps qui passe, et vous ne savez plus prendre du recul pour savoir où vous en êtes, professionnellement.
Et si ces moments de la maternité/parentalité où vous devez vous occuper à plein temps de votre tribu n’étaient PAS des «pauses carrière» ou rien ne se passe. Des moments au cours desquels votre «moi professionnel» était suspendu, inexistant ?
Et si on considérait plutôt la maternité/parentalité comme une sorte de cave de maturation. Là où le temps et l’expérience font mûrir les qualités, les aptitudes, le caractère et la personnalité ?
Vos enfants vous font mûrir. Ils vous bonifient. Ils exaltent vos compétences et vos savoir-être. Alors considérons cette évolution comme une prise de valeur, et vendons-là en entretien d’embauche.
À contre-courant de cette culture qui voudrait que l’on «provisionne» les futures absences et indisponibilités des mamans actives, en leur accordant une rémunération moins élevée que leurs collègues masculins. Parce qu’après tout, elles sont «moins disponibles».
Montrons leur que nous sommes plus efficaces. Que nous sommes des couteaux suisses. Que nous avons toujours une anticipation, ou une solution pour régler un problème.
Bref, vendons-nous à notre juste prix.
Devoir négocier son salaire en tant que maman
Si vous êtes en projet d’évolution professionnelle, que vous souhaitez une mobilité interne ou un changement d’entreprise, vous bougez pour une MEILLEURE situation professionnelle qu’avant. Et vous voulez que la valeur de votre parcours professionnel soit (mieux) reconnue.
C’est bien légitime.
Vous allez donc devoir négocier (si changement de boîte) ou renégocier votre salaire (si évolution de poste).
Un MEILLEUR salaire, c’est non seulement un revenu qui absorbe vos charges fixes, mais aussi qui vous permet d’avoir un niveau de vie satisfaisant pour vos loisirs et votre famille, et dans tous les cas une évolution. C’est-à-dire une AMÉLIORATION de votre situation professionnelle actuelle.
Sinon à quoi bon changer de travail, n’est-ce pas ?
Alors tout n’est pas une question d’argent, c’est vrai.
Décrocher un nouveau job, avec de meilleures conditions, c’est bien. Mais ce nouveau job doit aussi être motivant.
Avoir davantage de sens pour vous.
Être en phase avec vos valeurs, votre vision du monde, et respecter votre équilibre pro-perso.
Vous permettre un espoir cohérent d’évolution de carrière.
Au contact d’un management plus humain et à l’écoute, que ce que vous aviez connu auparavant.
Mais ce bien-être doit être validé par un bulletin de paie satisfaisant à la fin du mois, c’est évident.
Parce qu’une rémunération insuffisante en contrepartie du travail fourni (ou perçue comme telle), et bien c’est démotivant.
Et si ça ne l’est pas aujourd’hui, ça le sera demain.
Parce que pour être une maman épanouie au travail, il faut le sens ET le salaire juste.
En revanche, avoir un travail vide de sens mais une super rémunération, ce n’est pas suffisant non plus. Du moins pas sur le long terme. Car c’est l’assurance de finir par tomber en « out » :
- burn-out : épuisement par la charge
- bore-out : épuisement par l’ennui
- brown-out : épuisement par le manque de sens
Avant d’en arriver là, après votre super négociation, vous aurez peut-être eu le sentiment d’avoir fait une bonne affaire, mais il ne sera que temporaire, avant de doucement faire pshitt… et s’évanouir pour laisser la place à un sentiment de frustration.
Je vous donne l’exemple de ma cliente Laura. Après sa deuxième grossesse, elle a l’opportunité d’un job à 10 minutes de chez elle (un luxe pour la région parisienne), avec des horaires assez cools et des jours enfants malades (si si ça existe, je vous jure !). Elle se jette sur l’occasion, fermant les yeux sur le contenu du poste. Elle ne voit que la logistique familiale.
Résultat 3 ans après : REGRETS…. elle s’ennuie, et se sent mal. Pour un peu elle en voudrait à la terre entière de son manque d’épanouissement professionnel. Certes ses contraintes familiales sont comblées, mais Laura la pro, la battante, se fane dans un poste choisi pour de mauvaises raisons.
Pourquoi je vous dis cela ?
Parce que j’aurais vraiment envie de vous faire passer ce message
Réussir à négocier un meilleur salaire, ça implique 3 choses :
- De le vouloir vraiment. De vouloir ce nouveau job, je veux dire. Le vouloir parce qu’il correspond à un réel projet. PAS parce qu’il est l’opportunité de quitter votre job actuel ou parce qu’il représente une suite logique pour votre parcours. PAS parce qu’il n’y a rien d’autre, ou parce qu’il est à 10 minutes de chez vous, et que c’est rare. Non. Mais vouloir ce job parce qu’il est fait pour vous, et correspond à ce que vous voulez vraiment au fond de vous-même. À votre projet de vie. Ça, c’est la première condition pour bien négocier.
- La deuxième condition, une fois que la première est validée, c’est de connaître parfaitement vos arguments de vente, et la valeur de votre profil sur votre marché. Et ça, c’est assez simple à préparer (avec un peu de méthode), puisque personne ne connaît votre parcours mieux que vous-même. Par contre, le challenge ici, c’est de ne pas vous dévaloriser, et de vous vendre au juste prix.
- Et enfin, c’est seulement une fois que les deux premières étapes sont validées, qu’intervient la troisième condition : Connaître les bonnes pratiques pour négocier.
Pour réussir à négocier son salaire à l’embauche, il vous faut donc d’abord vouloir le job
Comme Laura, avez-vous déjà fait un choix professionnel (ou scolaire) qui n’était pas le vôtre mais plutôt celui qui arrangeait tout le monde ?
Ou qui était davantage celui de votre environnement familial ou éducatif ? Qui était en priorité ou inconsciemment dicté par des craintes, ou un manque de confiance en soi ? Ou guidé par la peur de ne rien trouver d’autre ?
Et bien ces entretiens d’embauche-là ont bien plus de chances d’être loupés, que ceux pour lesquels vous présentez votre candidature avec vos tripes. Et les négociations de salaire qui les accompagnent, c’est pareil.
Comment voulez-vous réussir votre négociation si tout, en vous, ne converge pas vers une volonté sincère et affirmée pour ce poste ?
On ne la fait pas, aux recruteurs…
Parce que, vous savez, les recruteurs sont entraînés !
Ils savent détecter toutes vos incohérences, vos doutes ou vos «embellissements» d’expériences et d’arguments. Ils savent aussi repérer les distorsions entre ce que vous dites, et ce que votre corps transmet via votre langage non verbal. Donc quand il vous dit «Ce poste demande une grande disponibilité, et nécessite de nombreux déplacements, est-ce que c’est bon pour vous ?», et bien si vous dites “oui oui, absolument” en pensant à vos enfants qui verront davantage votre belle-mère que vous l’année prochaine, et bien la petite goutte de sueur qui perle sur votre front à ce moment là, il la voit 😉
D’ailleurs ça vous est peut-être déjà arrivé, de penser avoir réussi un entretien parce que vous aviez su répondre à tout, mais de finalement ne pas avoir été sélectionnée, sans raison apparente ?
Et bien repensez à cette candidature, et demandez-vous pour quelle.s raison.s vous le vouliez, ce job. Étaient-elles les bonnes ?
Donc, pour la négociation qui vous attend, je vous pose la question :
Pour quelle.s raison.s voulez-vous ce job ?
Si la seule réponse est : ce sera plus simple avec les enfants ! Impossible de réussir une bonne négociation de salaire, je vous épargne le suspense.
Pour réussir à négocier votre salaire à l’embauche, vous devez ensuite connaître vos arguments de vente
Une fois que vous savez que vous êtes au bon endroit.
Que ce job DOIT être pour vous, parce qu’il est une évidence.
Que vous vous y projetez déjà.
Que potasser le site de l’entreprise pour préparer votre entretien vous a fait passer un super bon moment.
Que vous êtes allée voir sur LinkedIn qui y bossait, parce que vous avez déjà envie de connaître vos potentiels futurs collègues…
…ALORS, vous pouvez vous attaquer à la seconde phase, à savoir la préparation de vos arguments de vente : soit chaque preuve dont vous disposez, et qui pourra confirmer au recruteur que vous êtes la bonne personne pour le projet.
Pour cela vous avez besoin de savoir exactement ce que le recruteur veut, et choisir dans votre parcours ce que vous allez lui présenter sur votre CV, et en entretien.
Vous devez anticiper ses besoins, de manière à savoir quels éléments de votre expérience vont être importants pour lui. Ces portions d’expériences et de compétences acquises, que vous aurez su mettre en avant : et bien ce sont elles qui vous permettront de peser plus lourd dans la balance de la négociation.
Oui : C’est par l’expression des bons arguments que le recruteur percevra la valeur que vous allez pouvoir lui apporter pour le poste. Et la valeur, ça se monnaye. CQFD.
Pour réussir une négociation de salaire, faut-il une méthode ?
Oui, du moins une méthode de préparation, qui constitue à mon sens 80% de la réussite de votre négociation.
Une fois que vous savez que vous êtes au bon endroit, et que vous connaissez vos arguments, la méthode de négociation devient un détail. Parce que le recruteur est déjà acquis à votre cause !
Sachez tout de même qu’en général, c’est le recruteur qui donne le tempo de la négociation : laissez le parler en premier, toujours.
Vous devez néanmoins avoir balayé toutes les sources d’informations pertinentes pour connaître le salaire moyen proposé à votre poste, dans votre secteur d’activité, à qualification équivalente.
Préparer sa négociation de salaire vous paraît compliqué ?
Oui, ce sera la cas. Si vous n’avez pas fait précisément le point en amont :
- sur ce que vous avez fait
- donc sur ce que vous savez faire
- sur les raisons pour lesquelles vous changez de job et postulez ici aujourd’hui
- et sur la meilleure façon de vous présenter, et mettre en valeur votre parcours